Grégoire Lemaire

Je suis un potier amoureux, passionné et autodidacte

Le tour est mon joujou favori. J’aime l’ivresse de la terre en mouvement, la chamotte qui caresse les doigts, l’odeur de l’argile… L’atelier est un refuge, ma petite caverne bien à l’abri du monde.

Sur le tour, naissent des formes qui flirtent avec les archétypes d’un art millénaire. Sur leurs corps, je grave des lignes, comme des scarifications. Je coupe, je griffe, je creuse à la pointe d’un couteau ou à l’aide de petits outils bricolés. J’aime l’ouvrage, le travail long et patient. De ce rituel, naissent des jeux de lignes parallèles, des motifs répétitifs qui marquent un rythme régulier que je ponctue de cercles et de points. Je m’interdis un dessin figuratif qui réduirait la céramique à l’état de support. Mon but est de dessiner une musique, une harmonie entre rythmes et syncopes. Il faut que chaque pot trouve sa mélodie. Reste la couleur et la matière : j’aime la rouille autant que l’or, l’azur et l’ocre de la terre. Quand j’ouvre la porte du four, si l’émail chante et les motifs dansent, alors la fête était réussie…